M. Sarkozy veut la fin des 35 heures

Cette fois ça y est, les 35 heures sont presque officiellement enterrées. A un journaliste qui lui demandait s'il souhaitait que "2008 soit la fin des 35 heures", le chef de l'Etat a répondu : "Pour dire les choses comme je les pense, oui." Après une série d'assouplissements, Nicolas Sarkozy engage ainsi la fin des dispositifs de réduction du temps de travail installés à partir de 1998 par la ministre du travail, la socialiste Martine Aubry.



Lors d'une intervention télévisée, le 29 novembre 2007, il avait pourtant déclaré, en présentant le dispositif de rachat des RTT par les salariés : "Il n'est pas question pour moi de supprimer les 35 heures, il ne s'agit pas de revenir sur un acquis social mais de permettre de travailler plus."


ASSOUPLISSEMENT


Un engagement qu'il a repris devant les partenaires sociaux lors de la conférence sociale à l'Elysée le 19 décembre. Dans le même temps, François Fillon nous confirmait : "Nous n'avons pas été élus pour abroger les 35 heures mais pour libérer le travail."

M. Sarkozy, M. Fillon et ses ministres veulent en fait "tourner la page" des 35 heures, les vider de leur contenu, sans toucher à la réglementation sur la durée du travail. Le conseiller spécial du président, Henri Guaino, a confirmé, mardi sur RTL, que la majorité "ne voulait pas supprimer la durée légale du travail" mais permettre d'y "déroger".

Le chef de l'Etat a laissé jusqu'au 31 mars aux partenaires sociaux pour discuter de l'assouplissement de la réglementation dans les entreprises, permettant ainsi à ces dernières de retarder le seuil de déclenchement des heures supplémentaires.

Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque,a raillé dans Le Monde (9 janvier) cette demande qui, selon lui, consiste à "revenir sur le principe du "travailler plus pour gagner plus"", une promesse de M. Sarkozy. De son côté, FO a souligné qu'il n'était pas question d'accepter "la remise en cause de la durée légale du travail", comme la CGT ou encore Solidaires. Le PS a aussi promis une "opposition sans concession".